La vie de l’Abbé Pierre, un combat pour la justice

L’Abbé Pierre a passé sa vie à œuvrer pour redonner de la dignité et de l’enthousiasme à tous ceux que la vie n’a pas épargné.

« La vraie charité consiste à agir contre l’injustice »

Henri Grouès, dit l’Abbé Pierre

Le Castor méditatif

Né en 1912 à Lyon, Henri Grouès voue sa vie à aider et aimer ceux qui n’ont rien. Dès son adolescence, il se prédestine au combat pour les défavorisés, ce qui lui vaut le surnom de Castor Méditatif. À ses 20 ans, il intègre l’ordre monastique des Capucins, qu’il quitte pour des raisons de santé. Pendant la guerre, il participe à la résistance en accueillant et faisant passer la frontière à des Juifs rescapés des rafles. À la libération, il décide de s’investir en politique et conserve son surnom de résistant, l’Abbé Pierre.

Le petit gars avec sa soutane

En 1949, l’Abbé Pierre, alors surnommé « le petit gars avec sa soutane« , et ses compagnons accueillent sans relâche tous les nécessiteux. C’est dans une maison de Neuilly-Plaisance, un lieu de partage et de rencontre que va naître la première communauté de Chiffonniers Bâtisseurs d’Emmaüs. Peu à peu, des communautés voient le jour partout en France, toutes guidées par le même sacerdoce : « aidez-moi à aider les autres. » En février 1954, bouleversé par le corps d’une femme retrouvé gelé dehors, l’Abbé Pierre lance son célèbre appel à « l’insurrection de la bonté. »

La fondation l’Abbé Pierre

Les jours qui suivent l’appel, les actions se multiplient : des lieux sont mis à la disposition des sans-abris, la gare désaffectée d’Orsay est transformée en hangar de stockage pour les dons et plusieurs collectes sont organisées notamment par des célébrités. L’ensemble de l’argent récolté est reversé à une SA Hlm, Emmaüs Habitat, consacrée à l’achat de terrains et la construction de logements. L’Abbé Pierre n’a cessé d’aider les autres tout au long de sa vie, jusqu’en 2007 où il s’est éteint à l’âge de 94 ans. Aujourd’hui, les communautés d’Emmaüs et la fondation Abbé Pierre perpétuent sa vision et continuent d’œuvrer pour ceux qui sont dans le besoin.

Mathilde Chevillot

Crédit photo: Fondation Abbé Pierre